Dans cet article je ne souhaite pas vous retracer l’historique de cette « affaire » qui concerne plus de 300 victimes (dont les faits sont prescrits pour certaines), d’autres l’ayant déjà fait.
Je vous invite à lire :
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Jo%C3%ABl_Le_Scouarnec
Je souhaite vous retranscrire les extraits les plus émouvants pour moi.
Dépression, troubles alimentaires. Les maux d’Amélie sont multiples.
Le docteur Joël de Scouarnec s’est contenté d’écrire dans ses carnets l’avoir regardé nue.
Mais après avoir entrepris une thérapie, la victime ressent quant à elle qu’elle aurait été violée.
Jusqu’à ce qu’on lui apprenne que son nom figure parmi les victimes du chirurgien, elle ne s’en souvenait pas : sa mémoire (traumatique) avait occulté cela. Pourtant c’est une blessure qu’elle porte en elle depuis 34 ans et qui va peut-être enfin pouvoir cicatriser.
En s’étant constituée partie civile au procès de Joël Le SCOUARNEC, elle espère que cela va pouvoir la libérer. Elle attend ça depuis 5 ans, qu’il reconnaisse les faits.
Elle explique qu’elle ne demande pas d’excuses de la part de l’ancien chirurgien, ni de pleurs. Elle souhaite juste qu’il accepte de reconnaitre les faits, que oui elle a bien été violée par lui.
Elle dit avoir besoin qu’il reconnaisse les faits pour pouvoir se reconstruire vraiment.
Je cite :
« être reconnue en tant que victime, c’est important dans mon cheminement. »
Mais juste avant de témoigner elle ajoute avoir peur. Elle a peur que ça ne se passe pas comme ça.
L’avocate de l’accusé plaide le non-lieu par faute de preuves (puisque son nom apparaît dans ses carnets uniquement comme une enfant qu’il aurait juste regardé.
Le jour où elle va témoigner, elle dit être très stressée. Et quand sa mère lui partage son impression qu’elle part à un enterrement, elle lui répond par l’affirmative : « oui, peut être : on va enterrer mon ancienne vie ! »
À l’audience, elle affronte Joël Le Scouarnec du regard et s’adresse à lui.
Je cite :
j’ai choisi la parole au silence, et ceci depuis le début, parce que je suis anéantie. Vous m’avez violée alors que j’étais une petite enfant de 9 ans tellement joyeuse, pleine de vie, pleine de rêves.
Et vous avez mis en moi tant de souffrances, de troubles, de phobies inexpliquées. J’ai choisi de réveiller ces douleurs, de revivre ce viol.
Je vous demande de me redonner ma joie de vivre parce que j’en ai vraiment besoin pour continuer.
Joël Lecornec répond, abattu.
Je voudrais dire à Madame que je ne remets pas en doute les souvenirs qu’elle a eus, je ne les conteste plus.
Je mesure la dévastation, l’ampleur de son désarroi lié à ce que j’ai fait.
A suivre …
D’autres articles suivront concernant le témoignage d’autres victimes de l’ancien chirurgien.